COMMENT MES REVES DE SORTIR DANS LA PAUVRETE SONT DEVENUES LA REALITE ? (Témoignage de HABIRYAYO Jean)

Habiryayo jean a pu achèter la vache grâce aux chèvres donnes par VSF-B et IMBARAGA

Je m’appelle HABIRYAYO Jean, j’ai 49 ans. Je suis marié avec UWIMBABAZI Séraphine, nous avonsde 5 enfants. J’habite dans la Province du Sud du Rwanda, District de NYAMAGABE, Secteur KITABI, Cellule MUKUNGU, Village de GATARE Ici je vous partage mon témoignage pour montrer comment ma famille est sortie de la grande pauvreté grâce à l’aide de Vétérinaires Sans Frontières Belgique et IMBARAGA

Depuis mon jeune âge j’avais l’envie de devenir un agri-éleveur professionnel c’était donc mon rêve. Mais cela est resté sans effet jusqu’à très récente.
En effet, avant la connaissance et appui de Vétérinaires Sans Frontières Belgique et IMBARAGA ma famille était très pauvre, et nous n’avions pas d’espoir de s’en sortir parce que nous avions une petite parcelle à cultiver dont la production était faible en l’absence du fumier et pas d’autres ressources. Ma femme et moi devrons aller travailler aux champs d’autrui (main d’œuvre agricole) pour pouvoir nourrir notre famille. Nous étions trop isolés du reste de la société. Le village nous classait de la catégorie des très pauvres (première catégorie d’UBUDEHE) ! Nos enfants avaient commencé à souffrir de malnutrition et des maladies causées par le manque d’hygiène. Je me rappelle qu’un jour ma dernière fille était malade et demandait du lait et pourtant je n’avais pas de moyen pour m’en procurer. Cela me reste et me restera inoubliable.
Par la grâce de Dieu, en 2017 Vétérinaires Sans Frontières Belgique et IMBARAGA à travers le projet EVE II en collaboration avec autorités locale de secteur, cellule et celle de notre village ont lancé un communiqué qui invitait toute la communauté du village dans une réunion où ma famille fut sélectionnée par la communauté du village parmi les 27 plus pauvres sélectionnées comme étant très pauvre.
Après notre sélection, le projet nous a proposé de nous associer dans un groupe solidaire des 27 pour ‘entraider mutuellement et nous avons alors créé un groupe solidaire appelé ABISHYIZE HAMWE (=ceux qui se sont mis ensemble). Nous avons reçu la formation en technique d’élevage du petit bétail, puis nous ayons fabriqué nous-mêmes les briques adobes pour construire des abris aux chèvres, le projet nous a donné des semences fourragères (légumineuses et graminées) que nous avons planté, et enfin il nous a donné 4 chèvres par famille et 2 mâles dans notre groupe solidaire. Pour étendre l’action, chacun de nous devra rembourser 2 descendants.
Cinq mois plus tard, mes 3 chèvres ont donné naissance à 6 petits (chacune a donné 2 petits), la 4ème a attendu 7 mois avant de mettre bas. Au total après un peu plus de 2 ans, mes 4 chèvres ont donné 12 descendants dont 2 ont été remboursé 2 à mon voisin, au total j’en ai vendu 10 et 2 mères, et les recettes ont permis à la famille d’acheter des cartes de mutuelle de santé, nourrir ma famille, acheter des habits et louer une parcelle pour accroitre la production agricole tandis la bonne somme de 240.000 Frw a été utilisée pour réaliser mon rêve d’ acheter une vache (qui était gestante). La vache a mis bas un eau (aujourd’hui taurillon) et elle produise au delà de 6 litres par jour et ce qui nous permet de trouver du lait pour nos enfants (3 litres) et l’autre moitié est vendue pour gagner de l’argent (6.000Frw / mois). Cela me permet de soigner mes animaux et de subvenir continuellement aux besoins de la famille. Aujourd’hui je garde encore deux chèvres adultes et un petit. Je garde aussi la vache et son petit.

HABIRYAYO Jean avec deux vaches et deux chèvres

Grâce à l’utilisation du fumier tiré de cet élevage, la production agricole a beaucoup augmentée et bientôt je prévois de vendre le taurillon pour m’acheter une nouvelle parcelle cultivable. Ainsi je garantirai la sécurité alimentaire de ma famille et augmenterai les recettes pour subvenir aux besoins de la famille et changer totalement et irréversiblement les conditions de vie de ma famille. Nous avons le morale et nous sommes très contents. Grace aux diverses formations (l’hygiène et nutrition & planning familial et utilisation du jardin de cuisine) nous avons résolu le problème de malnutrition dans notre famille.

HABIRYAYO JEAN FAIT AUSSI L’ELEVAGE DE PORC

Comme le projet nous a aidé à créer le groupe solidaire, nous avons initié la tontine laquelle nous cotisons 250 Frw chaque semaine. Grâce au fonds de la tontine, grâce aussi à l’esprit éveillé par VSF-B et IMBARAGA dans le domaine d’élevage, continuellement et de manière répétitive j’achète un porcelet de 15.000 frws que j’engraisse pour le revendre au pris élevé après 3 mois. Ainsi ma famille gagne continuellement le revenu qui nous permet de subvenir aux besoins familiaux.

Cette foi nous avons l’espoir d’arriver plus loin grâce à l’appui du projet basé essentiellement sur les chèvres reçues. Ma famille remercie grandement VSF-B, IMBARAGA et leurs partenaires financières. Nous vous sommes tous très reconnaissants.

Témoignage collecté et traduit par Jean Claude KALISA
Relu par Dr BIMENYIMANA Désiré
Posté par NYIRASAFARI Dativa