1. PRESENTATION

Je m’appelle NTAKIRUTIMANA Déborah, j’ai 42 ans, mariée avec NYANDWI Marcel, nous avons 6 enfants. L’ainée a 21 ans, les autres 19, 17, 14, 12 et 8 ans pour le cadet.

"IMBARAGA nous a encadré pour faire parti d’un groupe solidaire de 25 membres tous sélectionnés par la communauté du village" déclaré par Deborah .

J’habite dans le village Kandihe, cellule Nyabinyenga, secteur Cyabakamyi, district de Nyanza, Province du Sud. Je suis parmi les bénéficiaires retenus vulnérables pour bénéficier des appuis de VSF-B et IMBARAGA à travers le projet EVE.

2. DESCRIPTION DE LA VIE DE LA FAMILLE NTAKIRUTIMANA Déborah

a. Situation avant le projet

Avant l’appui du projet EVE nous vivions dans l’extrême pauvreté car nos sources de revenus étaient très limitées. Nous avions une petite parcelle de 23 ares dont la production est insuffisante à cause non seulement de la petite superficie mais aussi du manque de fumier. Pour pouvoir nourrir notre famille, moi et mon maridevrions travailler dans les champs d’autrui pour gagner en peu d’argent afin de satisfaire à certains besoins primordiaux de la famille. Des fois notre famille pouvait passer un ou 2deux jours sans avoir à manger. Avant le projet EVE II / Imbaraga, nous n’avions pas de bétail. Notre ménage avait des problèmes de se procurer des cartes de mutuelle de santé, nous ne pouvions pas acheter des uniformes et outils pour nos enfants. En gros, la vie dans notre famille était dure, incertaine et nous n’étions pas sûrs de demain.

b. Situation après l’appui du projet

En août 2017, j’ai eu la chance d’être choisie parmi les bénéficiaires du projet EVE. J’ai été choisi par les membres de la communauté de mon village comme étant l’un des plus pauvres de la communauté de mon village. Après la sélection, IMBARAGA nous a encadré pour faire parti d’un groupe solidaire de 25 membres tous sélectionnés par la communauté du village. Nous avons par la suite commencé la fabrication des briques adobes.

Le projet m’a aidé à faire la construction d’une chèvrerie et à faire la plantation du fourrage composé de Calliandra (légumineuses fourragères et Penissetum (graminées fourragères) pour nourrir les chèvres. Après les formations en technique d’élevage des chèvres, en début décembre 2017 j’ai reçu 4 chèvres et le projet nous a donné deux males communautaires pour accoupler nos chèvres afin de se reproduire.

Suite aux conseils des agents du projet et Imbaraga, nous avons creusé la compostière pour y déposer le fumier, et j’ai pu fertilise le jardin de cuisine et ma petite parcelle. En 2018 pour la première fois, j’ai pu récolté 85 kg de haricot, alors qu’avant je ne pouvais pas dépasser 40 kg. Sur la même parcelle (en 2019) je viens d’y récolter 92 kg de sorgho, mais avant ce n’était que le maximum de 50 kg.
J’ai été contente d’avoir eu les 4 chèvres. En effet depuis leur réception, j’ai eu 9 descendants malgré qu’une chèvre reçue a avortée.

J’ai remboursé à mon voisin 2 jeunes femelles dans le cadre du crédit rotatif, et j’ai vendu trois jeunes mâles à 35.000 frws. La chèvre qui a avorté a été vendue aussi à 25.000 frws. J’ai pu payer les cartes de mutuelle de santé, les frais scolaires des enfants, j’ai acheté les habits, des cahiers et des uniformes pour nos enfants. En guise de reconnaissance à ce que m’a fait le projet, j’ai confié une chèvre en gardiennage à mon voisin, nous allons partager les futures naissances, alors lui aussi aura la chance de se lancer en élevage.

Selon les conseils des agents du projet et Imbaraga, nous nous sommes réunis dans une association nommée « TUZAMUKANE IMBARAGA » et nous faisons des cotisations mensuelles de 800 frs chacun, et le projet nous a appuyé financièrement. J’ai acheté deux poules issues de cette association et grâce au petit crédit via cette association, je fais le petit commerce de tomates au marché de Kigogo/Mukingo et je me procure le petit besoin de la famille comme le savon, le sel, la nourriture…

"Selon les conseils des agents du projet et Imbaraga, nous nous sommes réunis dans une association nommée « TUZAMUKANE IMBARAGA »" Deborah a dit.

Suite aux différentes formations reçues de la part des agents du projet et Imbaraga, je vais maintenir mes animaux en bon état et entretenir ma famille, car j’ai été sensibilisée à avoir des légumes pour le complément alimentaire et j’ai été formée sur genre et développement et sur le maintien de la paix en famille. Mon rôle dans ma famille est renforcée et actuellement mon marri m’estime alors qu’au départ j’étais sous estimée.

3. PERSECTIVES D’AVENIR

Prochainement je prévois d’avoir une vache me donner plus de fumier, et je vais continuer l’élevage des chèvres et poules pour avoir de l’argent m’aidant à satisfaire aux différents besoins familiaux. J’aurais chaque année des cartes de mutuelle de santé grâce à la vente du bétail, je vais continuer à fertiliser mes parcelles tout en éparngant pour avoir une nouvelle parcelle. Comme ça je vais augmenter la production, renforcer la sécurité alimentaire et bien entretenir ma famille.

4. REMERCIEMENTS

J’adresse mes sincères remerciements à Vétérinaires Sans Frontières Belgique et ses partenaires pour leur aide que nous recevons à travers l’équipe et les représentants d’IMBARAGA. Vous nous avez tirés de l’isolement et de l’extrême pauvreté auxquels nous vivions.

Témoignage collecté et traduit par Maurice MBAYIRE
Relu par Dr BIMENYIMANA Désiré
Posté par NYIRASAFARI Dativa